19.08.2007

Barcelona

les mollets sont en fusion mais les kilomètres défilent comme les jours du calendrier de cette année trop courte. Je viens de tracer tout le centre de l'Espagne en passant par les petites routes. Arrivée a Barajas samedi 11 aout (aéroport Madrid) avec mon gros carton et mon vieux sac a dos tout troué de partout; je m'installe sur le trottoir sortie du terminal 1 et commence le jeu de mécano, devant les sourires amusés des taximen en attente de client; donc la roue avant ça va ou ? Une fois tous les noeuds au cerveau résolus, tout est bien en place et miracle... ça roule!
En avant pour une première petite journée de 70km jusqu'au village d'Ambite ou m'attendent Néné et Eva dans leur nouvelle demeure.
Première constatation les aéroports (comme les grandes villes) ne sont pas prévus pour qu'on y arrivent en vélo; je re-découvre l'impérialisme du "tout voiture", visiblement piétons ou cyclistes ne prennent pas l'avion sans passer par la case moteur avant. Je galère entre voies rapides, autoponts et tunnels ou les voitures passent a 120km/h... pas glop
Deuxième constatation, il fait chaud... Je me doutais un peu que Madrid en plein mois d'Aout c'était pas frisquet, mais je me disais qu'en Amazonie j'avais eu pire. Bon au final, mieux vaut l'Amazonie; ici la chaleur sèche est implacable, aucune humidité, brume ou voile nuageux ne viennent adoucir le feu du soleil, d'ailleurs je décolle de l'aéroport (façon de parler) pile au bon moment pour m'en rendre compte, vers 14h30. Une fois le rubixcube autoroutier résolu, je passe dans des villages complètement déserts, pas un seul fou pour mettre un morceau d'epiderme dehors sous un tel grill. Ma foi... pas le choix, on va pas attendre la nuit (qui d'ailleurs est super loin en Europe :), du coups je me badigeonne de crème solaire et entreprends les premières montées dégoulinant comme une fontaine, la sueur luttant pour trouver son chemin a travers les pores de la peau bouchés par des tonnes de crème quasi-imperméable.
Troisième constatation, les jours sont plus longs! ça parait con, mais je m'étais habitué aux horaires tropicaux réguliers tout au long de l'année; ici j'ai dans les 3/4 heures de jour en plus, du coups les rendements sont meilleurs et je peux pédaler plus tard, m'arrétant parfois vers 21h, 21h30. Les nuits sont aussi plus courtes et les réveils difficiles, en fait je décolle rarement avant 11 heures, midi. Au final, par jour, je fais plus de kilomètres que prévu, mais comme je fais également plus de kilomètres que prévu (en privilégiant les petites routes), tout s'équilibre.

J'ai galéré comme un fou pour entrer dans Barcelone. Il ne faut pas se fier aux panneaux, ou aux locaux, ils vous orientent tous vers la même chose: l'autoroute :( Je me suis ainsi retrouvé coincé sur une 2 fois 3 voies, aux heures de pointe, avec la bande d'arrêt d'urgence qui disparait complètement, et les voitures qui passaient sans discontinuer a fond les ballons en rasant les glissières de sécurité (début d'un long autopont). Obligé de faire demi tour, et essuyant les klaxons furieux des banlieusards barcelonais trop pressés, marcher précautionneusement a contre courant, moi dans les buissons, le vélo sur la ligne blanche, la glissière au milieu vers la dernière sortie rencontrée. Finalement tout ça va se terminer en pleine nuit sur les rails de la RENFE, a louvoyer entre les rails, traverses et cailloux. Je porte mon vélo au dessus d'une barrière, et ai suivi les voies de chemin de fer pendant 1 ou 2 kms, en me cachant d'éventuels cheminots. Après une bonne demi heure, enfin une lumière au bord des rails, un gardien me confirme que je peux rejoindre une "avenida" au bout du quai. OUF! il est 22h30 mon pneu avant est crevé (moi aussi), mais je suis enfin sorti du cauchemar autoroutier et (une fois le pneu changé) rouler tranquillement jusqu'au centre ville et ses Ramblas...
bon le temps du cyber est fini :(

La en pleine tempète, a 60 km de Barcelone je suis complètement trempé e devrait être en France demain soir!

Commentaires

Welcome home mon cher Guillaume !
J'imagine que c'est le genre d'aventures qu'on rayerait volontiers du carnet de voyage... mais bientot la douce marseille !

a bientot macadam cowboy.

Ecrit par : Louis | 20.08.2007

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