27.02.2007

Brazil

Ouf! aprés un bon gros périple en vélo depuis Boa Vista me voici arrivé a Manaus sur le bord de l´Amazonie, capitale de l´Etat du meme nom. Qqes notes sur ce qui c`est passé depuis le 16 Fevrier.

Bye, Bye Venez...
après une dernière nuit plutot arrosée dans Santa Elena by night, réveil difficile a la Casa Michelle... Derniers adieux aux ami(e)s rencontrés ici (merci pour le bracelet Tamarah!); la bici est prête, le bide est en vrac et la tourista installée, mais bon je trace vers la frontière que je traverse vers midi pour me ruer derrière un buisson et continuer de vider mon corps du petit dej (mes premiers pas au Brésil pas glorieux)

Une nuit en Mordor
Les premiers 100 km se font dans un paysage de cauchemar. Tout est cramé, a perte de vue des blocs éparses de granit noirs, une terre brulée et des troncs calcinés. Je n´ai plus beaucoup d´eau, me sens de plus en plus faiblard, les intestins en bouillie et j´ai pour éclairage des feux de brousse a ne plus en finir. Dur de trouver un coin de bivouac tranquille, sans risquer de se faire réveiller par un incendie. Finalement je plante la tente la nuit deja tombée, trop de vent pour faire un feu, et trop épuisé pour aller plus loin. Une des pires nuits du voyage, a rentrer/sortir de la tente en urgence pour continuer a régurgiter les liquides de mon corps par tous les orifices possibles, éclairés au loin par les lueurs des incendies... Il faut croire que mes premières nuits dans un pays sont destinées a etre mauvaises. Le réveil est encore pire, je suis vraiment faible, et aucun aliment ne tiens plus de 5 mn dans mon corps. Le plus dur est de charger le vélo; une fois dessus les jambes se remettent automatiquement en action et j´arrive a faire 30 bornes de plus pour enfin trouver une sorte de resto ou je mange un grand plat de riz blanc et bois mes 2 ou 3 litres d´eau! Une épreuve de passée.

Boa Vista
Du resto je choppe un taxi-co pour finir les derniers kms, mon vélo dans le coffre et Dimanche 18 fevrier vers 20h j´arrive bien mal en point a la communidad de la paz, en suivant les indications données une dizaine de jours avant par Gabriel (un des hotes de Paulista). Dans cette joyeuse maison ou TV et radio sont interdits toutes les génerations se cottoient (depuis 1mois jusque... plus vieux). Je suis tout de suite bien accueilli, et je suis présenté a tout le monde. Ouf! une maison de nouveau :) Je resterais finalement presque 5 jours dans cette communauté, alors que je pensais repartir le lendemain! La tisane de Guyaba de Jairo et les "lagrimas" de Anah (mélange sucré salé tres efficace pour se réhydrater) vont me permettre de refaire mes forces (et mes intestins). Je découvre un Brésil attachant, humain, fort, ou tout le monde se serre les coudes et ou tout se fait dans une incroyable bonne humeur... Merci a Jairo, Franco, Leila, Anah, Ariana, Janilson etc...

Direction Manaus
Jeudi 22 fevrier je repars direction Manaus; Depuis Cuidad Bolivar tout le monde me met en garde comme quoi il y a un troncon de route entre Boa Vista et Manaus qui est interdit aux vélos. C´est la fameuse réserve indienne des Waimiri Atroari, territoire interdit et dangereux. J´ai entendu plusieurs versions, selon plusieurs personnes ce sont de terribles indiens qui refusent tout contact et quand ils arrivent a chopper un touriste, ils le mangent (vu ce quíl me reste sur les os je suis pas un tres bon candidat ;). Selon d- autres sources on ne peux passer que en convoi et il est strictement interdit de s´arreter. Je m´approche doucement de la frontiere de cette terrible réserve en glanant en chemin de nouvelles infos. Non, ce ne sont pas les indiens qui sont dangereux mais les jaguars qui attaquent l´homme en lui sautant sur le dos! un vieux brésilien me donne la parade: il faut porter un baton dans le dos... comme ca le felin n´attaque pas! Je continue ma route en écoutant Dutronc chanter "fais pas si, fait pas ca" (j´ai definitivement adopte le MP3 en roulant, DJ shuffle accompagne divinement les KMs!) et suis de plus en plus curieux de parcourir cette réserve. Au final je ferais les 120 kms de la réserve des Waimiri Atraori d´une traite (le samedi 24) rencontrerait 2/3 indiens armés de fusil et de lances qui reviennent de la chasse et qui m´encourageront gentillement! Cette réserve m´aura enfin permis de pédaler entouré de cette tant attendue jungle amazonienne (avant ce n´est que terres brulées ou exploitées); Un des plus beaux passage en vélo! et plein d´animaux, d´oiseaux de reptiles etc... Comme quoi, il faut toujours se méfier des "fait pas si fait pas ca"; les légendes (surtout morbides) sont rapides a naitre et se propager.

MANAUS
On doit etre lundi 26 fevrier me voila revenu dans Babylon city, Manaus enorme ville avec ses 2 fois 4 voies, ses embouteillages, son bruit, sa pollution... Bref retour chez les hommes! Bon, ce n´est pas tout mais je vais suivre les bons conseils de Robert, Louis etc et me taper un bon gros resto Brésilien (Churrasqueria) et etrenner mes boyaux tout neufs... La civilisation a aussi de bons cotés :)

15.02.2007

Walking on the moon

Bon, les plans ont encore changés... L'ami Marcos de Manaus est parti travailler en Martinique, du coups je n'ai plus d'adresse sur place, et au moment ou je lis son mail (il ya 7 jours deja!), on me propose de partir le lendemain matin pour un trek de 6 jours vers le Roraima a un prix défiant toute concurrence. Je remet le vélo au "deposito" de la casa Michelle (Santa Elena) et m'embarque pour la sympathique aventure avec un autre francais Vincent, une danoise Naja, un autrichien Chris, un japonais Dai et notre guide Pemon Rogers. 3 continents, 5 pays et une joyeuse troupe pour 6 jours et 5 nuits dans un des endroits les plus étonnants que je n'ai jamais vu. Monter en haut de ce tepuy ressemble a la sensation de rencontrer une personne, a laquelle on s'attache, que l'on estime et dont on aimerais bien connaitre plus de choses; c'est vraiment ce qui reste de ces quelques jours passés en compagnie de cette montagne étrange, un souvenir fort et une pointe de tristesse en la quittant. Peu de lieux doivent dégager autant d'énergie que ces hauts plateaux perdus dans les nuages. Montagnes sacrées pour les indiens, Matawi (celui qui va mourrir en Arekuna, appelé aussi Kukenan Tepuy) et Roraima (Toutes les couleurs du ciel en Arekuna) sont des temples de calcaire de 2700M de haut, dont le plateau mesure plus de 18 km de long (pour le Roraima) et entouré d'une falaise verticale de 500 metres de haut striée de cascades tombant en chute libre jusque dans la jungle loin en dessous. Leur taille et la brutalité du relief font qu'un climat original et différent du reste du pays entoure ces tepuys. En haut le plateau est resté coupé du monde depuis plusieurs millions d'années générant un ecosysteme a part avec des especes animales et végétales spécifiques. Grimper la haut c'est changer de climat, de pays, de planete...
Bref, c'était bien... les photos parleront d'elles memes, meme si elles ne diront pas tout, bien évidemment ;)
La dessus, une semaine passée dans cette petite communauté de 6 personnes d'origines trés différentes ne se connaissant pas au départ, partageant les tentes, les repas, les corvées et les émotions! une super expérience et de beaux moments... :)

El Pauji

Avant ce trek de 6 jours, j'ai rencontré un autrichien, Chris, qui se balade aussi sur la planete en 2 roues et on c'est fait un petit trip vers El Pauji en trois jours et deux nuits, dont 50km aller et 50km retour de piste en terre. El Pauji, c'est comme une ile au milieu du Venez. Un endroit a part avec des gens différents. On arrive de nuit chez un certain Paulista ancien mineur reconverti en fabricant d'encens et dont la maison accueille tout type de routards plus ou moins célestes... Accueil chaleureux, et une bonne soirée dans cette maison ou tout le monde semble etre chez soi, et meme nous apres quelques rhums et les bonnes histoires de Paulista. Le lendemain visite del Abismo (un gouffre donnant sur la foret amazonienne), et d'une grotte cachée dans la jungle. Petite frayeur retrospective quand en sortant de la grotte remplie de chauve souris, on s'apercois qu'a l'entrée de cette grotte un beau grand serpent vert sombre a la tete triangulaire en gardait l'entrée; on a du marcher a moins de 20 cm de lui en entrant dans la grotte... Vérification faite il s'agissait d'un "tierso pelo", petite bestiole dont la morsure tue en 1 heure pour les pessimistes et 2 ou 3 heures pour les optimistes ! en tout cas une belle bete, qui semblait vraiment etre la, comme un gardien silencieux, pour veiller sur ce lieu. Le soir on ré-enfourche nos vélos pour aller bivouaquer au sommet del Altar, lieu bien connu des UFOlogues comme une des bases connues des extra-terrestres sur cette partie du continent ;) (véridique) En fait il s'agit du haut d'un vieux tepuy ressemblant a une pyramide coupée au milieu, le dernier avant la grande jungle amazonienne marquant ainsi de son haut plateau la limite entre la gran sabana venezuelienne et la gran selva bresilienne. Pas d'OVNIs mais un magnifique ciel étoilé, la visite nocturne d'un oppossum et la rencontre d'Antonio Castillo, peintre vivant dans une cabane au pied del Altar. Dans sa jolie cabane a la lisiere de la jungle, Antonio peint a l'encre de chine la jungle et les tepuys. Quand on est arrivé il finissait une toile. Belle toile. le lendemain on remonte sur nos vélos on retourne a Santa Elena et je retombe sur notre peintre Antonio, la toile finie sous le bras; il n'y aura pas de 3eme occasion! donc, je lui achete et me voila l'heureux propriétaire d'une toile de je ne sais quelle dimension a me trimballer en vélo vers le Brésil :) J'essayerai de l'envoyer a la casa depuis Boa Vista.
Mais bon, a El Pauji il y a des signes qu'il faut savoir capter!

Bon, fin des news passées, je passe encore un jour a Santa Elena et (normalement!) traverse sur mon vélocipede la frontiere le samedi 27 fevrier pour entrer au Brésil en plein carnaval...

06.02.2007

Santa Elena - Venezuela

Me voici a Santa Elena a la frontière brésilienne plus vite que prévu; mais le Brésil ou se prépare le fameux carnaval m'appelle de ces cariocas et fideos...
Quelques reflexions et notes sur les derniers jours écoulés

KM88
c'est le nom étrange de cette ville (enfin village) a mi chemin entre le farwest et la ville de mineurs. Après Ciudad Bolivar, j'y ai passé la dernière nuit dans un lit avant l'ascension a la force du mollet des 40 km de montée qui amènent sur le plateau de la Gran Sabana. La Gran Sabana c'est un immense espace au Sud de l'Orinoque et débordant sur le Brésil et Guyana occupé soit par une savane d'herbes et de petits arbustes, soit par une forêt primaire, soit par des falaises gigantesques amenant sur des hauts plateaux coupés du reste du continent depuis 40 millions d'années (les Tépuys). C'est aussi un parc national ou on trouve de nombreuses communautés indiennes qui cherchent comme elles peuvent a s'adapter a la vague de touristes et a la "culture criolla venezuelana", sans pour autant perdre son identité (exercice difficile...). Bref après cette montée vers les hauts plateaux, a moi les joies de la vitesse, et les deux jambes sur le guidon déboulant comme une balle de fusil vers les espaces immenses de cette fameuse Gran sabana.

Joies du petit plateau
Avant de commencer cette excursion, je ne savais même pas comment fonctionnait les vitesses d'un vélo, et ne m'étais jamais vraiment penché sur la question de savoir si un gros plateau c'était plus dur qu'un petit (bien vu Sylvain;). Maintenant je sais. Et au final, rien ne vaut la montée! He oui, bizarrement, (peut être un gène del'escaladeur?) rien ne vaut une bonne montée... D'abord parceque quand ça monte, on ne regarde plus sa vitesse ou sa montre, on ne pense qu'au sommet de la pente encours, ça fait moins de noeuds au cerveau, ensuite quand ça monte tout le monde vous encourage, les voitures ralentissent vous félicitent, vous encouragent, j'ai même eu des ravitaillements en vol avec certains sympas qui me passaient un verre de rafraichissement par la fenêtre (je me croyais au tour de France); ensuite et ben la montée c'est comme un combat mais avec une fin, alors que sur les plats ou les montées/descentes s'enchainent il n'y a pas de cols a atteindre, pas de fin a l'effort. Brtef tout ça pour dire, que les efforts fournis pur gravir les longues cotes de l'azulita ou du plateau de la Gran Sabana m'ont apportés les plus pures sensations de joies, un peu comme de terminer une longue voie d'escalade dure et continue...

Kavanayen
Nom d'une communauté Pemon (indiens les plus représentés de cette zone) ou j'ai passé 4 jours. En quittant la route goudronnée qui descends vers le Brésil vers un bled du nom de Luepa, on s'engage sur une route en terre de 80km qui amène a Kavanayen, mission de frères bénédictins qui auront amenés en plus de la foi catholique l'usage des pierres pour construire les maisons (et les églises). Après un saut vers le "salto Aponwao" (jolie cascade du coin) qui m'aura fait découvrir les joies de faire du vélo sur du sable (Après le vent de face leader incontesté, je pense que le sable tiens bien sa position d'ennemi numéro 2 du vélo) me voila donc rendu a Kavanayen village tout en maisons de pierres entouré d'indiens. Je profite de la gentillesse d'un couple d'italiens en camion 4X4 (Aurelio y Rosalba) pour aller 20km plus loin au village de Karuay a travers un chemin qui ressemblait plus au lit d'un torrent desseché qu'a une route, même pour 4X4. J'ai d'ailleurs cru plusieurs fois qu'il allait falloir faire demi-tour, mais les prouesses du camion et du chauffeur nous ont fait passer tant bien que mal. Après un délicieux plat de spaghettis a l'italienne (grazzie Rosalba!) et un bivouac tranquille dans ce petit paradis me voila parti en expédition vers le Ptari TUPU (Tépuy) avec Juan, le guide et Firmin et son escopette (vieux fusil a grenaille) son cousin qui pars chasser dans le coin. Tous les trois on aura fait je ne sais combien de kms dans ce secteur, Firmin (qui parle trés peu espagnol) aura montré ces talents de chasseur, one shot one kill, il n'aura tiré que deux coups de feu, mais nous aura ramené 2 magnifiques "Pawas" sorte de grosse perdrix locale. Le soir festin de Pawas grillé ou bouilli avec friture de poissons grillés, pain de casabe et boisson d'alccol de Yucca. Grace a Juan j'aurais appris a mettre en pièces un palmier pour en manger le coeur, a choisir la fourmillère qui donne les bons oeufs, a couper les lianes qui vous permette de boire une eau pure et fraiche, et bien d'autres trucs encore... Le lendemain j'étais accueilli dans son village de 4/5 maisons et tout était simple et intense...

Roraima
Je reviendrais si je peux a Karuay (combien de fois on dis cette phrase...) mais décide de lever le camps pour tracer vers Roraima et son Tepuy géant avec toute la méga-puissance de mon pédalier Shimano. La route est magnifique, et encore une fois durant ce trajet tout en ondulations je savoure la joie pure de me déplacer en vélo au milieu de ce paysage magique. Je passe sur les différents bivouacs 5 étoiles faits dans des endroits déserts sous un ciel étoilé au bord d'une rivière ou l'on peu boire a pleine goulées une eau pure et fraiche (même si dans la bouteille elle garde une couleur jaune doré, comme une anisette sans glaçons). Le chemin d'accès au Roraima est un long chemin de terre difficile qui m'aura fait mettre pied a terre plusieurs fois a cause du degré de la pente. Arrivé au début du sentier de trekking, l'accès est interdit, il faut avoir son guide, 30€/jour, 5 jours mini. Je le savais mais espérais passer a travers ou me joindre a un groupe; j´hésite pendant une longue demi heure a y aller quand même, en planquant le vélo et en jouant a cache cache avec les gardes, puis me dis (encore une fois!) que je reviendrais, peut être en groupe, ou avec un peu plus de préparation... Du coups cela me permet d'entrer au Brésil avant que le Carnaval ne finisse, et cela finit de me décider.

Bilan
Je suis fatigué mais en pleine forme, j'ai retrouvé les abdos de mes 20 ans :) et j'ai hate de découvrir d'autres pays (Brésil, Bolivie, Chili... sont mes 3 prochaines étapes au jour d'aujourd'hui); je ne peux pas en dire autant de mon vélo après environ 1500 bornes:
-le déconneur déraille complétement, et ne sais plus quelle vitesse donner ou quel plateau passer
-les pédales en ont plein le cul, et j'ai du en racheter 2 neuves ici
-tout le vélo est rempli de sable et de terre, et il grince de partout
-la chaine est a bout de souffle et prends une jolie teinte rousse et je ne sais pas combien de temps elle va tenir
etc... Bon on verra a Boa Vista (220km de Santa Elena) ou je devrais pouvoir trouver un magasin de VTT digne de ce nom.

Sinon j'hésites entre partir dès demain vers le Brésil ou aller faire 3 jours d'excursion a vélo vers El Pauji sorte de communauté hippy a 70km de route en terre vers l'Ouest... La nuit porte conseil, on verra demain!

02.02.2007

en territoire Pemon

Meme ici, au fin fond de la gran sabana et apres 80 km d'une coute en terre il y a un Infocentro avec internet! Chavez aura eu au moins ce merite de mettre internet dans tous les villages du Venez.
Je ressors de 2/3 jours passés avec les indiens Pemons, habitants originels de cette région. Rencontre intense, encore une fois le velo et le fait de voyager seul ouvre parfois plein de portes...
le cyber ferme
je repars sur la route vers Roraima demain matin
tsho

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