06.02.2007

Santa Elena - Venezuela

Me voici a Santa Elena a la frontière brésilienne plus vite que prévu; mais le Brésil ou se prépare le fameux carnaval m'appelle de ces cariocas et fideos...
Quelques reflexions et notes sur les derniers jours écoulés

KM88
c'est le nom étrange de cette ville (enfin village) a mi chemin entre le farwest et la ville de mineurs. Après Ciudad Bolivar, j'y ai passé la dernière nuit dans un lit avant l'ascension a la force du mollet des 40 km de montée qui amènent sur le plateau de la Gran Sabana. La Gran Sabana c'est un immense espace au Sud de l'Orinoque et débordant sur le Brésil et Guyana occupé soit par une savane d'herbes et de petits arbustes, soit par une forêt primaire, soit par des falaises gigantesques amenant sur des hauts plateaux coupés du reste du continent depuis 40 millions d'années (les Tépuys). C'est aussi un parc national ou on trouve de nombreuses communautés indiennes qui cherchent comme elles peuvent a s'adapter a la vague de touristes et a la "culture criolla venezuelana", sans pour autant perdre son identité (exercice difficile...). Bref après cette montée vers les hauts plateaux, a moi les joies de la vitesse, et les deux jambes sur le guidon déboulant comme une balle de fusil vers les espaces immenses de cette fameuse Gran sabana.

Joies du petit plateau
Avant de commencer cette excursion, je ne savais même pas comment fonctionnait les vitesses d'un vélo, et ne m'étais jamais vraiment penché sur la question de savoir si un gros plateau c'était plus dur qu'un petit (bien vu Sylvain;). Maintenant je sais. Et au final, rien ne vaut la montée! He oui, bizarrement, (peut être un gène del'escaladeur?) rien ne vaut une bonne montée... D'abord parceque quand ça monte, on ne regarde plus sa vitesse ou sa montre, on ne pense qu'au sommet de la pente encours, ça fait moins de noeuds au cerveau, ensuite quand ça monte tout le monde vous encourage, les voitures ralentissent vous félicitent, vous encouragent, j'ai même eu des ravitaillements en vol avec certains sympas qui me passaient un verre de rafraichissement par la fenêtre (je me croyais au tour de France); ensuite et ben la montée c'est comme un combat mais avec une fin, alors que sur les plats ou les montées/descentes s'enchainent il n'y a pas de cols a atteindre, pas de fin a l'effort. Brtef tout ça pour dire, que les efforts fournis pur gravir les longues cotes de l'azulita ou du plateau de la Gran Sabana m'ont apportés les plus pures sensations de joies, un peu comme de terminer une longue voie d'escalade dure et continue...

Kavanayen
Nom d'une communauté Pemon (indiens les plus représentés de cette zone) ou j'ai passé 4 jours. En quittant la route goudronnée qui descends vers le Brésil vers un bled du nom de Luepa, on s'engage sur une route en terre de 80km qui amène a Kavanayen, mission de frères bénédictins qui auront amenés en plus de la foi catholique l'usage des pierres pour construire les maisons (et les églises). Après un saut vers le "salto Aponwao" (jolie cascade du coin) qui m'aura fait découvrir les joies de faire du vélo sur du sable (Après le vent de face leader incontesté, je pense que le sable tiens bien sa position d'ennemi numéro 2 du vélo) me voila donc rendu a Kavanayen village tout en maisons de pierres entouré d'indiens. Je profite de la gentillesse d'un couple d'italiens en camion 4X4 (Aurelio y Rosalba) pour aller 20km plus loin au village de Karuay a travers un chemin qui ressemblait plus au lit d'un torrent desseché qu'a une route, même pour 4X4. J'ai d'ailleurs cru plusieurs fois qu'il allait falloir faire demi-tour, mais les prouesses du camion et du chauffeur nous ont fait passer tant bien que mal. Après un délicieux plat de spaghettis a l'italienne (grazzie Rosalba!) et un bivouac tranquille dans ce petit paradis me voila parti en expédition vers le Ptari TUPU (Tépuy) avec Juan, le guide et Firmin et son escopette (vieux fusil a grenaille) son cousin qui pars chasser dans le coin. Tous les trois on aura fait je ne sais combien de kms dans ce secteur, Firmin (qui parle trés peu espagnol) aura montré ces talents de chasseur, one shot one kill, il n'aura tiré que deux coups de feu, mais nous aura ramené 2 magnifiques "Pawas" sorte de grosse perdrix locale. Le soir festin de Pawas grillé ou bouilli avec friture de poissons grillés, pain de casabe et boisson d'alccol de Yucca. Grace a Juan j'aurais appris a mettre en pièces un palmier pour en manger le coeur, a choisir la fourmillère qui donne les bons oeufs, a couper les lianes qui vous permette de boire une eau pure et fraiche, et bien d'autres trucs encore... Le lendemain j'étais accueilli dans son village de 4/5 maisons et tout était simple et intense...

Roraima
Je reviendrais si je peux a Karuay (combien de fois on dis cette phrase...) mais décide de lever le camps pour tracer vers Roraima et son Tepuy géant avec toute la méga-puissance de mon pédalier Shimano. La route est magnifique, et encore une fois durant ce trajet tout en ondulations je savoure la joie pure de me déplacer en vélo au milieu de ce paysage magique. Je passe sur les différents bivouacs 5 étoiles faits dans des endroits déserts sous un ciel étoilé au bord d'une rivière ou l'on peu boire a pleine goulées une eau pure et fraiche (même si dans la bouteille elle garde une couleur jaune doré, comme une anisette sans glaçons). Le chemin d'accès au Roraima est un long chemin de terre difficile qui m'aura fait mettre pied a terre plusieurs fois a cause du degré de la pente. Arrivé au début du sentier de trekking, l'accès est interdit, il faut avoir son guide, 30€/jour, 5 jours mini. Je le savais mais espérais passer a travers ou me joindre a un groupe; j´hésite pendant une longue demi heure a y aller quand même, en planquant le vélo et en jouant a cache cache avec les gardes, puis me dis (encore une fois!) que je reviendrais, peut être en groupe, ou avec un peu plus de préparation... Du coups cela me permet d'entrer au Brésil avant que le Carnaval ne finisse, et cela finit de me décider.

Bilan
Je suis fatigué mais en pleine forme, j'ai retrouvé les abdos de mes 20 ans :) et j'ai hate de découvrir d'autres pays (Brésil, Bolivie, Chili... sont mes 3 prochaines étapes au jour d'aujourd'hui); je ne peux pas en dire autant de mon vélo après environ 1500 bornes:
-le déconneur déraille complétement, et ne sais plus quelle vitesse donner ou quel plateau passer
-les pédales en ont plein le cul, et j'ai du en racheter 2 neuves ici
-tout le vélo est rempli de sable et de terre, et il grince de partout
-la chaine est a bout de souffle et prends une jolie teinte rousse et je ne sais pas combien de temps elle va tenir
etc... Bon on verra a Boa Vista (220km de Santa Elena) ou je devrais pouvoir trouver un magasin de VTT digne de ce nom.

Sinon j'hésites entre partir dès demain vers le Brésil ou aller faire 3 jours d'excursion a vélo vers El Pauji sorte de communauté hippy a 70km de route en terre vers l'Ouest... La nuit porte conseil, on verra demain!

Commentaires

salut
je telis toujours avec intéret
tu es seul ?

Ecrit par : bernard | 06.02.2007

salut Bernard,
oui je voyage seul, mais c'est quoi ton email ? je préfère écrire par mail et n'utilise le blog que comme un carnet de route; même si je lis tous les commentaires avec toujours autant de curiosité...!

PS: Benjamin (le futur papa!), c'est quoi ton email ?
PPS: Le mien reste: gv2012@gmail.com et apparait en haut a gauche de ce blog

Ecrit par : Guyom | 06.02.2007

Merci pour la dédicasse; ça à l air sympatique tout ça !!! Profite bien...

Ecrit par : moko | 06.02.2007

Hola Guillaume
comme prevu c est edwige et alx, nous sommes en argentine et c est absolument fantastic....helas retour pour moi vendredi, pays a decouvrir absolument....bonne route pour toi , c est genial d etre en maillot et au soleil no? besos ALx

Hoal Guillaume
c est moi EDWIGE, ca fait super longtemps, on s eclate comme des folles ici en argentine....je suis en amerique du sud ...uruguay jusqu en mars...passe si c est sur ta route...mon e mail edwigegeminel@gmail.com.......dis moi si besoin contact au venezuela et chili j ai des potes la bas....PEACE PEACE Edwige

Ecrit par : Alex | 07.02.2007

Tcho Guillaume !
Enfin les photos Pemon... ben dis donc, ca avait l'air
riche en rencontres et en emmotions cet endroit...

multo besos de Massilia !

Ecrit par : Louis | 13.02.2007

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