27.01.2007

Le grand vert...

Ayest! ya plus a tortiller, il faut se lancer a l'assaut de ce grand truc vert qui sépare la grand mare des canards de la cordillère des Andes.
J'ai trainassé le plus longtemps possible dans le hamac du fond, mais la route appelle et il faut quitter ce Home Sweet Home du traveller, ré-enfourcher mon engin de torture et continuer a dérouler sous son caoutchouc les kilomêtres du ruban blanc sable, bleu goudron ou rouge terre selon... Pour commencer une petite douceur, et sous le bon prétexte que le début de la route est une autoroute pas vraiment prévue pour les 2 roues a propulsion jambonmotrice je vais rechercher un bus pour m'éloigner tranquillement de la civilisation et ne commencerais a pédaler que plus au Sud. J'essayerais de bivouaquer ce soir a la "Piedra de la Virgen" puis direction la mission de Kavanayen et ces 80 km de route non goudronnées. Je prévois entre 3 et 4 (5??) semaines de visites de tepuys, cascades, trekking et biking avant de rejoindre Manaus. Donc pas beaucoup de connections prévues durant cette période, quoique... Internet est partout maintenant!
Une petite prière pour que le vent soit dans la bonne direction...
Allons... finis de perdre son temp sur les écrans, l'appréhension se dissous trés bien dans l'action ;)

25.01.2007

De retour a la casa...

La casa de Don Carlos, c´est exactement la sensation quand on reviens dans cette posada pas comme les autres, "home sweet home". Après 2 jours de vélo et un bivouac sauvage, c´est le grand luxe; et surtout l´endroit est... Chevéré!

Puerto Ayacucho
Dans cette ville du Far South du Venez, une visite aux deux sites "a visiter" de la proche région (40 petits km avec un vélo tout nu, une rigolade;), le tobogan de la selva et le site des pierres peintes. Je garde un souvenir fort de ce site sacré pour les indiens et qui dégage en effet tout un tas de choses, ne serait ce que par ces gros blocs de granit noirs (certains sont énormes) posés sur une herbe verte comme un fond d´écran Windows. Un jardin magique. Merci au guide Pemon du coin, Alfredo, pour sa gentillesse et son accueil.
On vois sur une des photos les dessins des ancêtres des indiens Pemons, le serpent cosmique déroule ses anneaux sur plus de 50 mètres de large en haut d´une falaise de granit noir. Puis petit plouf rafraichissant au tobogan de la selva, longue cascade horizontale transformée en aqualand de pierre pour les Venezueliens en week end. Retour a l´hotel pour récupérer le sac et bus de nuit pour Ciudad Bolivar

Puerta de miraflores
De ciudad Bolivar et sa posada accueillante, et aprés une soirée bien arrosée direction en bus puis taxi collectif (le vélo dans le coffre) vers Maturin plus au Nord. Accueilli par Luis Roman qui sera mon hote pendant ces 4/5 jours. Le lendemain lever a láube pour 2 heures de bus direction le canyon de "las puertas"... Deux jours de trés belle escalade, avec au pied des voies un rio si propre que l'on peut boire l'eau dans laquelle on nage (pratique).
Voie d'anthologie: "los bolletes", 2 longueurs de 45mètres (dans le 6c/c+?) inoubliables.

Retour en vélo en deux jours vers Ciudad Bolivar a travers un paysage quasi désertique...

Le programme: se reposer ici, réviser le vélo, et refaire les provisions avant le grand saut vers le Sud, sa gran sabana et la forêt amazonienne...

18.01.2007

Le plat pays

Vélo
les joies et souffrances de la petite reine... Meme, si a l´heure ou j´ecris je ne sais toujours pas sur quelle fesse m´appuyer pour ne pas avoir l´impression d´etre assis sur des cailloux, meme si mes deux petits doigts ont autant de sensibilite qu´un bout de bois, et que mes jambes ont du mal a grimper 2 marches d´escalier, l´experience est concluante. Je persiste donc et sans extremisme aucun (je m´accorde volontiers des petits tronçons en bus) j´adopte le mode globe rouleur au moins jusqu´a Manaus, et, si je trouve une pirogue qui accepte le velo, plus loin en Bolivie, Perou, Equateur etc...

Libertad
Le premier tronçon mon objectif était une petite ville du nom de Libertad; du coup il y avait des dialogues marrants avec les Llaneros du coin (Llanero: équivalent du gaucho d´Argentine, le Cowboy local): "C´est encore loin la liberté?"; "oulala, c´est pas dit que vous y arriviez aujourd´hui..." ou encore "et vous allez ou comme ça?" "Liberté", "he ben vous avez pas choisi le moyen le plus facile...". En tout cas pour moi cela m´a donne des ailes. Apres la ville Libertad, chemin de terre jusqu´a Dolores la bien nommee, pour finir je me retrouve de nouveau sur une sorte de nationale ou les camions et les bus passent pieds au plancher, a fond sur le klaxon. L´effet aspirant est tel que je me retrouve tout zigzaguant apres chaque passage.

Bivouacs
Pour bivouaquer, tout le monde m´avait mis en garde, attention la nuit c´est dangereux, il te faut trouver un endroit gardé... J´ai essayé la méthode apprise par Elie (on sonne a une maison en demandant de l´eau et un coin sur pour poser la tente) mais sans succes. Les gens me regardent comme un extra-terrestre, non decidemment pour eux un touriste ça ressemble pas du tout a ça! conclusion, j´abandonne et opte pour le plan B, comme Bivouac sauvage. A la nuit tombante, je regarde derriere et devant moi, et brusquement file dans le bush en essayant de laisser le moins de traces possible; ensuite je cherche un endroit pas trop loin de la route (sinon je risque d´empieter sur une propriete), mais pas trop pres de façon a ce que la tente et le velo restent invisibles. Premier bivouac, il est deja tard et je fais tout de nuit sans utiliser la lampe (je prefere etre paranoiaque vivant que autre chose). Les moustiques passent a l´attaque tres vite et je m´engouffre sous la tente et mange a la romaine, allonge sur un coude sur mon isolant des conserves froides a tatons (pas facile de picniquer dans le noir total). La nuit j´entends les bataillons de moustiques rageurs et impuissants qui tournent en cherchant le défaut de la cuirasse, ainsi que des rampants de toutes tailles qui semblent demenager des tas de feuilles mortes a cote de la tente.
Le matin, je vire de l´interieur les araignees et autres bestioles posees sur la toile de la tente avec une bonne pichenette (pour les envoyer le plus loin possible) un bol d´avoine + lait en poudre + eau et c´est reparti pour un tour!

Police
j´aurais passe une dizaine de controle de police ou de l´armee sans me faire arreter, en utilisant la bonne vielle methode du gars un peu bourré qui passe devant un barrage, je regarde droit devant l´air super absorbe, et surtout evite les regards inquisiteurs. En sortant de San Fernando de Apure, un petit gros a moustache ne se laisse pas avoir et flaire le touriste fortuné derriere l´image du clochard roulant que j´affiche. Il me demande sans le moindre humour les papiers du véhicule et si j´ai des dollars... Je raconte mon histoire, que je viens de Merida en Vélo et que je vais au Brésil, que je dors sur le bord de la route et me cuisine ma nourriture et puis accessoirement, quún vélo, meme au Venez, ça n´a pas de papiers. Finalement ça se termine avec 4 ou 5 policiers qui veulent tous savoir a quoi ça sers ça (la pompe a velo) ou ça (changements de vitesse) et je repars avec leur benediction et leurs encouragements. En général les gens sont hyper chaleureux devant le fait de faire ce bout de trip a vélo, ils commencent toujours par me demander si je suis payé cher pour faire ça, si je travaille pour le gouvernement, si j´ai perdu un pari etc... Quand ils comprennent que je fais ça pour mon plaisir, ils me prennent pour un doux dingue, me serre la main avec effusion et me disent bonne chance. Certains me prennent meme en photo avec leur GSM avec eux a coté (l´arroseur arrosé!).

Vent
Le voilier et le Vélo ont en commun autre chose que leur premiere lettre, ils partagent le meme élément le VENT! J´ai découvert la galére énorme que cela représente que d´avancer contre un vent fort, sur du plat chargé comme un mulet surexploité. Je préfere encore une bonne montée. la moyenne passe de 20/25 KMH a moins de 10 KMH et encore en peinant comme un fou, la tete enfoncée sous le guidon pour diminuer la prise au vent; ce qui fait que l´on ne vois plus qu´un petit carré de goudron entre ces genoux au risque de se retrouver dans le fossé ou pire, au milieu de la route. Le vent debout est l´ENNEMI du cycliste.

Sinon, les Llanos c´est plat, plat, plat... ça ressemble a la Camargue mais en 1000 fois plus grand et avec des crocodiles et des anacondas en plus. Ça pullule d´animaux et notamment d´oiseaux (dont certains sont grands comme nous). Pas une marre qui n´ait son lot de crocodiles en train de se faire bronzer la bouche ouverte, eux memes entoure de plein de tortues et d´echassiers blancs, roses, noirs ou rouges. Impossible de les rater, un paradis pour ornithologues. Je me suis meme fait une petite rencontre sympa avec un bon gros serpent (je pense Anaconda) qui devait bien faire les 2/3 metres tout deployes et qui semblait mort roulé en boule au milieu de la route. Pour un serpent mort, il s´est montre remarquablement rapide, et apres une ebauche d´attaque (cou tendu bouche ouverte mais a distance respectable) il a filé dans les broussailles. Niveau photos, c´est pas facile de faire de l´animalier sans zoom. Donc a part quand j´arrive a m´approcher a moins de qqes metres c´est bidon.

Voila qqes reflexions sur ce passage dans le "flat West" du Venez, il y a plein d´autres trucs a dire, mais ça fait deja assez de texte comme ça.

Je dois aller acheter une bouteille de vin pour ce soir, on fait des pates Carbonara :) avec deux touristes suisses rencontrées dans la Posada Don Carlos de Ciudad Bolivar.

Demain je prends le bus pour Maturin-Puerta de Miraflores pour retrouver un autre grimpeur, Luis Roman, pote de Willy, histoire de re'grimper un peu avant le prochain raid a velo vers le Sud et ces tepuys géants.

16.01.2007

Puerto Ayacucho

epuise... je suis epuise (lire avec les accents, mais ici a Puerto Ayacucho ya pas). Parti il y a 6 jours de Barinas, me voila enfin rendu a Puerto Ayacucho, si la curiosite vous prends de regarder sur une carte, c'est pas complique c'est presque la fin de la route en allant vers le Sud, un cul de sac qui se termine en pleine jungle amazonienne. C'est un peu le4 Farwest ici, et du coups je me léve toutes les 5 mn pour verifier que le velo est toujours attache avec sa ridicule petite chainette a son pylone.
J'ai avale plus de kilometres en 6 jours qu'en plus de trente ans de vie de cycliste (tres tres amateur il faut le dire). J'ai les jambes en coton, et si j'avais eu des velleites de faire toute la route en velo, je les oublie... Prochaine destination Ciudad Bolivar, mais en bus... La bonne excuse etant que je n'ai pas trois ans ;) et que meme a un rythme soutenu de 100km par jour, il me faudrait 2 semaines pour faire ce trajet (12 heures en bus); hors la route est super mauvaise et a peu d'interet. Donc voila le choix est vite fait, et mes deux guiboles applaudissent avec ce qu'il leur reste d'energie :) Surtout que les Llanos n'etaient qu'un echauffement, il me reste 2000km de Ciudad Bolivar a Manaus...

Pour le recit des Llanos, et il y s'en passe des choses en 6 jours a velo dans le Far West Venezuelien, ainsi que pour les photos, plus tard, la je dois d'abord trouver un endroit sur pour ce fichu velo...

voila, pour les news urgentes...

PS: c'est normal d'avoir plus de sang au bout des doigts? ca me fait ca depuis que je suis sur ce velo... sensation bizarre, je sens plus l'extremite des 2 petits doigts notamment a gauche. Avis aux cyclistes chevronnes, si c'est un truc classique ou pas? j'imagine que le sang doit mal circuler a cause de la position ou un truc comme ca.

plus d'info depuis Ciudad Bolivar dans 2/3 jours

11.01.2007

Los LLANOS

arrivé ce matin a Barinas, grosse bourgade a l'entrée de ma prochaine destination: los Llanos...
Paradis des oiseaux, des crocodiles, des tortues et des anacondas géants. Ici, le vélo doit apporter un plus en permettant de se déplacer relativement silencieusement; surtout que comme son nom l'indique los Llanos c'est que des plats :) ça me changera de la remontée de l'Azulita (20 km de montée ininterrompue...).
Quelques news sur les derniers évènements

de Globe floteur... a globe rouleur
Après quelques kilomètres a porter mon lourd sac a dos, un petit tour en vélo en compagnie d'Ewaldo, sans oublier l'exemple d'Elie qui me trottait dans la tête depuis longtemps (cf: http//en.roues.libres.free.fr) la décision fut vite prise... Puisqu'on a le temps de voyager autant prendre le temps de voyager. Le vélo permet d'atteindre des endroits inaccessibles autrement et il laisse le temps d'observer les paysages et les animaux. Au pays du pétrole a 5 eurocent le litre (si, si... ) c'est presque un comble... Me voila donc l'heureux propriétaire d'un magnifique VTT neuf a 21 vitesses de marque Giant; je viens de me faire confectionner 2 sacoches pour le porte bagages arrière, le reste tiens tant bien que mal ficelé un peu partout sur la bécane.
Pour l'instant l'idée est de parcourir les Llanos de Barinas a Puerto Ayacucho; puis bus jusqu'a Ciudad Bolivar; puis descente en Vélo plein Sud vers le Brésil en passant par le parc des Tepuys.

Escalar, escalar!
A que c'est bon de retrouver le dur caillou tout lisse sous nos petits doigts boudinés de grimpeur! Encore une fois la communauté grimpante a fait fonctionner son solide réseau, et après avoir débarqué comme un touriste sur la place centrale du petit bled de l'Azulita, je me retrouve embarqué en qqes minutes dans un gros 4x4 a la recherche des grimpants locaux... Rencontre de Juan Carlos (chez qui je squatterais 2 nuits), de Willy le mutant du coin, de Yupy et son jardin en résine, de Jorge, Valentina et leur bébé, d'Enrique, d'Armando, de Juan, etc... Du coups je suis hésitant sur les prochaines étapes. Pour l'instant je persiste et vais me balader vers l'Est du pays en vélo entre flamands roses et Anacondas; puis j'hésite a obliquer vers le Sud et le parc des Tepuys ou remonter faire un petit crochet d'une semaine ou deux vers le nord, et sa Puerta de Miraflores; gros secteur d'escalade du Venezuela. On verra... les nuits portent conseil.

Nouvel album photo sur les 3 jours passés a l'Azulita. Au fait, petit détail, depuis le début toutes les photos de chaque album sont dans l'ordre chronologique. Elle apparaissent donc dans l'ordre ou elles ont été prises; un peu comme un roman photo quoi ;)

08.01.2007

Azulita

Premier essai avec le vélo. 70 km de fortes montées avec le sac a dos sur le porte-bagages... Peux mieux faire, j'ai fini par faire du stop a pick-ups (heureusement une voiture sur deux est un pick-up) pour éviter de finir de nuit; mais bon j'étais parti a 14h, donc un peu tard. Retour prévu sur Merida mardi a l'aube. Pour l'instant je squatte la maison de Juan-Carlos et on grimpe un peu sur du dévers, a la grotte du pirate.

04.01.2007

En roues libres

j'en profites pour cabler le blog avec le site d'Elie (cf: les photos de la fiesta de départ...).
Comme dirait Paul, dommage que l'on ne tourne pas dans le même sens :(

http://en.roues.libres.free.fr

03.01.2007

On the road again...

Fini la douce chaleur du foyer familial... il me faut repartir sur les routes pour continuer le voyage.
Depuis la dernière note, encore quelques péripéties.

Bivouac de 3 jours et 2 nuits vers 4500 Mètres (laguna de Timoncitos sous le Pic Bolivar); avec tous les symptomes d'un bon vieux mal d'altitude; impression d'étouffement, a chercher de l'air comme un poisson sorti du bocal, qu'il me manque un poumon, que mon estomac est a l'envers, mal de tête, première nuit horrible a me demander si je ne deviens pas fou, incapable de dormir, perdu dans des délires semi-éveillés et en attendant impatiemment les premières lueurs de l'aube pour pouvoir enfin sortir du piège cauchemardesque et me réchauffer un peu... Bref, la totale :) Du coups je ne suis pas trop frais le premier matin; on se fait donc une "classique" pas trop dure, le Bolivar par la voie normale: cool! Le lendemain, après une nuit meilleure (c'était pas trés dur) on se lance dans une "ouverture" dans la face Sud. On a repéré des fissures et un passage possible, on tente le coups. En fait les fissures sont bouchées, et la plaque lisse comme un mirroir, du coups on se retrouve dans une cheminée pourrie et surplombante a faire des rétas sans protections au milieu de roches posées les unes sur les autres, comme dans un énorme jeu de "Patatrac" de granit... Brrr. On sors de la le Capital mental bien entamé, mais bon c'est sorti !
A la redescente Ewaldo se tords la cheville. On pack en vitesse la tente et on retourne clopin-clopant vers le téléphérique.

Trek en solo
les 30 et 31 je pars solo avec mon matos faire un tour dans les montagnes au dessus de la maison d'Ewaldo (4500 et 4800 Mètres quand même...). Je me détruis les épaules et les jambes, mais ça valait le coups. Superbe paysages et rencontre sympa avec les campesinos du Paramo qui m'offriront un délicieux repas de truchas y papas (truites et patates douces).

Nouvel an
après un warm-up familial animé, après le traditionnel rituel des raisins blancs (au 12 coups de minuit on mange a chaque coups un raisin blanc pour que tous les voeux se réalisent) et moult chants, danses, plats et boissons, je me retrouve embarqué dans une soirée a la Cuccaracha; comme dirait Carlos "puès, la mejor discoteca de todo Venezuela"... Retour vers 8h du mat sous un soleil éclatant. Il me faudra 2 jours pour m'en remettre

Nouveau Projet
je suis en recherche d'un vélo (VTT), l'idée étant de charger mes affaires sur le porte bagages et de continuer a deux roues. Prochaine étape: Ciudad Bolivar (les premiers 2000 km... je les ferais en bus); puis en vélo visite des tepuys du parc de Canaima, et trajet jusqu'a Manaus (environ 2000 bornes en vélo... ça promet :)

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